(l'espace)

rouge terrifiant peur de poème
ce pourpre de la nocturne lumière
exceptionnelle alchimie des carrés fermés
trop limpide
pour ce peuple frappé du jour
même pour moi
trop aveugle muet boiteux
pour aller à la mort déjà
je la vois pourtant
elle n’a rien
de ce que j’ai toujours cru voir
« oh !ce petit refrain ce petit moulin »
bientôt sainte sécheresse
chuchotant comme ce caressant vite du vent
entre ces corridors étroits
silence des montagnes
et les villes couvées des vallées
de mes mots hiéroglyphes
cognant ou glissentendement écrit
rien n’y inclut la mort vraiment
avant ces misérables heures fendues
ce fut morcellement en échardes
de noir respiration cette fatigue éternelle
chancelante de timidité
de cette approche du doute

nous sommes en tout
pour tout et tout le monde
mais ne sommes pas
et ne doivent rien aux mots

sans verbe
les fables ce trop lourd chemin errant
perdu dans ce qui vient et s’en va
la mort même finira
ce poème

L’ Espace

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(le clair-obscur par la couleur)

par le trou de serrure
mots-ouverture
clinquants
m’en voyage
m’en voyance
les danses couleurs de bas
et robes de fête
et de luxure
m’en prend
ce qui est de l’oubli
évanouissement voir
et tout ce qui s’en suit
des carrosses de l’espoir
obscurcissant les petits yeux
du matin

plein de feu d’obstacles
il est tout seigneur tout pourpre
venant me bénir maudire
me jetant à vie
des méandres-voiles
de la maison du jeune
fermée pour grande cause
cirque ce trou
me revient plus

dénoncer hacher lâcher
s’en aller comme l’eau
fonds baptismaux mauvaise haleine
vertébré tué au savoir
refuse connaissance peine
l’ignorance de la fleur
s’entend avec se taire en or
s’habiller de silence
se laver des non-dits
et des rides de l’océan
cette mer-mère de toutes
les terres
sueur travail recherche
du temps perdu
absurdité et on vit encore
même dans les steppes
même dans les neiges de la nuit
millénairement on continue
en cet absurde mais d’accord
telles des prières de moines
on emploi des mots-son-mémoire
pas pour essayer la lyre
de ce qu’on ne peut prononcer encore
mais pour créer une peinture
parallèle à ce qu’on ne sait dire

le couteau-voyage
transperce ce qui
se dit trop
sans mots sonnent les cloches
dans l’animal éternité
ou comment savoir
mourir

Clair-obscur par la couleur

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(les plans superposés)

seul avec le seul *
toute une vie
dans une façon d’être
royaume à détruire
comme un poème
déjà au son du soir
mûrissement trop lent
de désert
n’allant nulle part
rencontre que du vent
les mots
capables de tout
libre d’anéantir
d’interrompre l’infini
à force de vouloir
savoir

seul avec le seul
rien ne l’arrêtera
toujours ensemble là
oui là où c’est plein d’être
la vie est absente
pour se trouver dans le monde
faut déjà avoir trouvé sa place

pour se trouver dans les poèmes
faut déjà avoir bien écouté
les couleurs et les sons
de la poésie

Les plans superposés (Cézanne)

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(le sfumato)

à l’instant venu
en moi soudain poussé
y prenant toute place
l’ambiance claire ocre-jaune
sensation-légende
des antiques chambres
fermées depuis toujours
goût-odeur manque d’air
le moisi de penderie
fermée à clef depuis
l’herbe poussant
dans les coins

goût-odeur manque d’air
j’y entre
les tissages d’araignées
me murmurent
signifiant ce qui est de la mort
tel que je le dirai impossible
au moment de mourir
reconnaissant le sens
qu’en rêve preuve
du temps vrai
impossible aux mots
comme ma peinture
d’avant les mots
comme la musique
de la couleur de l’infini
sensation-légende
du temps des poètes

Le Sfumato

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(l’animation est dans le coup de brosse)

pour la mort ?…
c’est la deuxième rue à droite
troisième maison à gauche
pour l’horizon dites-vous !?
aujourd’hui il n’est pas visible !
la mer ? vous me demandez la mer ?
… je ne comprends pas !… connais pas !
quant à l’amour, ce murmurant mur
soutient son passé…
et l’hiver approche son ombre
protectrice… puis toi,
revenant du lointain,
criant
« là ! tout est rouge »

L’Animation est dans le coup de brosse

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(la dé-coagulation) (Boudin)

correspondre
vraie empathie
m’amye
lire fleur
parfois lire cette douleur
sourde
comme le vent
coule
d’une seule envolée
source
du poème en feu
respect du rimé
de l’amour l’instant
de la caresse du vent

mais
très souvent
de cette virée vraie
maintenir sa part
et suivant son regard
lire bleu

La Dé-coagulation (Boudin)

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(l’œil du peintre) (Rik Wouters)

ces jours
se fondant l’un sur l’autre
mirages que miroir en vain
que mots
fondant entre mes mains
ne provoquant qu’échos
comme tu tues aussi
pour manger
pour embellir ainsi
tu laisses mourir des fleurs
beauté cohabitant mort
elles ont le grand destin
de la terre à qui elles parlent
mes jours mes torts
à ne pas chercher au loin
cette grande lourdeur
n’écoutes pas fais soin
de la nuit
les mots fondent en malice
ne les prononces
ils font peur aux animaux
sentant l’abysse
le néant atrocité
de son du cor
au fond des bois

L’œil du peintre (Rik Wouters)

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