Comme c’est le cas de tous les «à la va vite» et les malentendus, tout ce qui ne peut pas « s’incarner » vraiment dans le temps de l’histoire finira dans la spéculation. Ce n’est « que par défaut » et par contraintes que ce qui est appelé l’INEVITABLE s’incruste (contemporainement au profit de l’usurpateur) dans la vie et dans le subconscient collectif. MAIS ! ce subconscient se tient à la vie comme la vie se tient à son enracinement dans le subconscient. Tout ce qui injustement affaiblit cet état d’être, sera rejeté au bout d’un temps (historique). Voilà en quoi consiste le Démos Kratos (souvent en révolution). J’ai entendu dire que L’INEVITABLE NE DURE JAMAIS LONGTEMPS… C’EST COMME LA MODE… et si on se dit être branché, alors on est branché sur quoi… et pourquoi… et quel est le voltage ou l’utilité ou le danger ? Qu'on en finisse avec cette perdition ! Je veux pour toute chose une charpente très solide ! Je veux vivre dans un grand grenier comme dans une maison de Rilke, un digne espace-clairobscur plein de choses énigmatiques-oubliées-mais-pour-demain… d'antiques éternels documents de grenier… un espace où Werther s'est retrouvé enfin en Goethe et où il est assis dans un rayon de soleil et s'entretient, en silence, avec Heinrich von Ofterdingen [1] .

Oui, c'est une grande réalité qu'il existe encore toutes sortes de greniers, toutes sortes de temps et d'espaces silencieux auxquels «ON» ne pense jamais parce qu’on veut l’oublier,… et que (depuis des siècles et des siècles) il existe toutes sortes de textes AUTRES… dans ces milliards de milliards de livres (que personne ne lit !), des mots se trouvant dans le temple du mystérieux oubli… dans cette éternité de la palpable présence de l’absence et du silence où ON trouve CE que ceux ayant le pouvoir devraient vraiment faire et ne font jamais. Mais, bien sûr, oui, toujours l'évolution redevient positive… Il existe des ­«fil d'Ariane» dans toute tradition et dans tout fait historique… de sorte qu’on peut faire le constat de beaucoup de points de vue analogues afin que dans cette grande diversité, dépassant tout malentendu, la "reconnaissance" et « la transmission de cette reconnaissance » soient toujours possibles.

Le fil d'Ariane…? Commençons par se poser des questions ; POURQUOI en Amérique (en premier), à un moment précis, les décideurs de l’art jetaient un ostracisme sur la peinture-peinture dictant que la peinture de chevalet était morte ? S'agissait-il – au-delà de toute guerre froide contre la Russie et l’Europe – d'abolir toute notion de peinture afin de pouvoir vendre de plus en plus cher les toiles des derniers peintres ? (ensuite il n’y en aurait plus) (investissement inceste !!!). [2] Autres questions (trouvons le fil d’Ariane !) : à un certain moment de l'évolution, ce fut une réalité évidente que la création de toiles des maîtres anciens s’arrêtait ! [3] Les décideurs de l’art de l’époque : est-ce que ce sont EUX qui ont pris cette décision ? Pourquoi donc les décideurs d’aujourd’hui s’octroient-ils ce pouvoir du malin génie ? La peinture non figurative dite lyrique (gestuelle ou non) (américaine ou autre) est-elle une peinture dite de chevalet ? Quel est le rapport de ces toiles-là (Pollock des années 1936-37) avec celles de Soutine… Quel est le rapport du modernisme américain cf.USA-exposition «Cézanne and American Modernism» au Musée de Montclair (NJ) – 2010 avec Cézanne ? Entre Yocoulov, Tarkhov et Monet. Et l'impressionnisme Pompéien et le nôtre. Et les fresques d'Arezzo et Seurat. Les fresques de la Villa romaine de Livia et Rousseau. Les fresques de Pompéi et Lorenzetti. La période néo–baroque de Delacroix et Kokoshka. L'art africain et Picasso. Fouquet et le Pop–art. Les créations (mobiles) des Grecs anciens pour amuser le peuple et les mobiles actuels. Les tapas et Vasarely, Yvaral, etc… etc. Les dessins de Raphaël et de Picasso. Les natures mortes (anti–perspective) de Pompéi et Cézanne. Guaudi et les pointillistes. Mosaïques de la Cappella Palatura (Palermo) et Derain Dessins de Pisanello et Klee Le rythme der Schichten d'une fresque de Giotto et une nature morte de Braque. Les nus d'homme de Greco et ceux de Cézanne. La dé-coagulation dans les toiles du vieux Titien de Boudin et Wouters Les nus (dos) de femmes de la sculpture grecque (hermaphrodite dormant) et Velásquez et Rembrandt et Renoir. La représentation (pré-grecque 2500 av.-christ) abstraite d'un corps humain et Brancusi. Un portrait du Christ (Espagne 1100) et Rouault. Le cubisme de Dürer (1512) et Picasso. Les bonhommes cube de Luca Cambiaso (vers 1600), Erhard Schoen (1542) et le cubisme en général. Un paysage de Magnasco (1667-1749), un paysage (montagne) de N.P. Berchem (1620-1683) et les « rochers » de Courbet et de Cézanne La stylistique de l'art populaire et la valeur spirituelle folklorique de la Roumanie chez Tuculescu et Matisse. Etc… etc… etc… [4]

Il y a de nombreuses "études" à faire… tout le monde n’est PAS allé pisser du côté de chez Duchamp.

Notes

[1] Novalis

[2] pour montrer qui est le plus grand, le plus fort, le plus riche ! et qui peut se permettre cet acte infâme !

[3] sans pour autant que ce fut la fin de la peinture

[4] source : (pour une part) L. Goldscheider : «Van oude naar moderne kunst» ed. Phaidon 1952