L’évolution et son fruit peuvent immédiatement se manifester mais aussi prendre la durée de millions d’années… Ceci nous parle de l’éternité et c’est clair ! (Il y a une éternité qui ne dure qu’une fraction de seconde). En suite : en ce qui concerne l’immensité, CE point-là (de nulle part) est tout près de tout ou bien inaccessible. Ceci donc à propos d’un entendement – le tien – qui peut englober «tout CELA», ce qui fait que tu es capable d’inventer Dieu, donc la preuve que, pour ton cerveau, rien n’est impossible et TOUT est immédiat (Huang Po). En effet, en ce qui me concerne, je me trouve en TOUT… c.à.d. je suis en tout… selon mon orientation et mon empathie. Je suis dans le bien, dans le mal, dans la guerre, le capitalisme, la politique, les désastres, la philosophie, l’amour, l’art, la poésie, le travail, la peine, la souffrance, l’horreur, la folie, la maladie, la paix, dieu et son diable, l’économie, la globalisation etc etc… je suis dans le monde entier, dans l’espace, dans le temps et je suis autant femme que je suis homme ; je suis androgyne. Il est donc de toute évidence que – dans ce TOUT qui est en TOUT dans lequel baignent mon subconscient – mon âme, mon cœur, mon esprit, mon cerveau et mon corps et moi ne sont plus des entités différentes et aliénées les unes des autres. Je suis donc un moi universel. C’est chose rare dans notre temps contemporanéiste technocratique verrouillant tout entendement d’approche de synthèse… Ce Principe de Peter n’est rien d’autre que de l’impuissance… malentendu… mal-fonction. Cette impuissance totale ne permet même plus à l’homme de voir clair dans le domaine où il veut exceller (l’analyse) parque que « pour en sortir » il a besoin de la machine qui pense et décide à sa place… et l’homme est devenu quelque chose qui est de plus en plus incertain et a de plus en plus peur.

Autre chose : la machine dite pensante, elle, n’est pas capable d’inventer Dieu ni d’avoir l’appréhension de l’innommable, de l’ineffable, de l’impondérable. Il n’y a qu’un « JE » qui est capable d’en faire de la poésie et de distinguer la grande différence qui existe entre les associations mentales (IN-spiration) et les correspondances oniriques (IN-itiation). Evidemment CE « JE » ne ressemble en rien au nouvel homme qui règne depuis la renaissance et qui, par l’égo de Léonardo, fait écrire les aberrations suivantes : « La peinture oblige l’esprit du peintre à se changer en un véritable esprit de la nature, et la divinité, que possède la science du peintre, fait que l’esprit de celui-ci se transforme en quelque chose semblable à l’esprit divin (…) La poésie place ses tableaux dans l’imagination du lecteur tandis que la peinture les projette réellement hors de la vue par laquelle elle reçoit les similitudes, c’est à dire les images, tout comme si elles étaient naturelles (la peinture) ne meurt pas tout de suite après sa création, comme la malheureuse musique (le sculpteur) une plus grande fatigue du corps, le visage souillé et tout enfariné de poussière de marbre, en point qu’il ressemble à un boulanger. Le peintre bien habillé est commodément assis devant son ouvrage, il manie légèrement son pinceau aux jolies couleurs, paré des vêtements qui lui plaisent ; souvent la musique lui tient compagnie ; ou bien se sont des lecteurs qui lisent des œuvres diverses et belles, et sans fracas de marteaux ni d’autres bruits discordants on les écoute avec le plus grand plaisir et il aime beaucoup que chacun, en examinant ses peintures, donne librement son propre avis sur celles-ci ».

Da Vinci (fils de Notaire) ne dédaigne pas les qualités des lettrés (comme par exemple celles du père de Raphaël). Da Vinci relève donc – au-delà des autres formes d’art – la peinture. Les philosophes-initiés de la Grèce doivent donc être « contents » de ce qu’il a dit… parce que cette création-là est semblable à l’esprit divin. Ces peintures ne sont donc plus des métaphores ou des simulacres ou de la poésie. (En effet, les philosophes employaient le mot « poète » à propos (de quelqu’un) d’affabulateur, donc n’ayant pas droit de cité !) La philosophie initié-initiateur instaurait en premier lieu la sagesse et l’abandon de toute affabulation. Voici l’art premier grec… l’art de vivre vraiment. Furent appelés simulacres toutes représentations symboliques se référant à cet état de vivre. Un mot n’est pas substantiel en soi ! On employait les mots que dans ce sens initiatique de CE qui EST… (difficile à entendre parce qu’ innommable) c’est ce que le mot ne peut égaler, même si ces mots « représentations » furent au niveau de la compréhension de « l’esprit humain que trop humain » aussi à ce niveau ils sonnaient faux. Afin de pouvoir situer ceci dans la mentalité de notre époque, prenons un exemple en suivant Pythagore :

a) tout le monde connaît les 10 commandements de Dieu. Ceux-ci sont largement cités dans les Vers dorés de Pythagore.

b) Seuls quelques vers demandent une explication… ces vers parlent en fait d’un comportement de quelqu’un qui est EVIDEMMENT « homme » tel qu’il n’a pas besoin de commandements ou d’interdits. Pour lui il n’y a pas de lois… voici ce qui est «la loi de Dieu».

c) Vers 47 dit : « Je le jure par Lui, qui dans notre âme a déposé la quadrature sacrée ». ICI on trouve l’autre côté de Pythagore notamment sa vision sur l’harmonie qui répond aux «correspondances» et leurs rapports et leurs proportions… et non aux chimères que sont les idées et les mots. Dans ces correspondances pythagoriciennes les vrais géomètres créaient, au moyen des proportions (qu’ils trouvaient dans la nature), UN ETERNEL PARADIGME REEL et réalisaient leurs constructions. (Evidemment Pythagore a fait son initiation chez les Pharaons). Bien entendu la connaissance des « proportions » est employée et enseignée jusqu’au XVième siècle, mais ensuite (Renaissance) CELA devient UN SECRET qui se perd !

d) Voici de quoi il s’agit lorsque Pythagore parle du « carré saint » (le carré de l’harmonie parfaite, le plan « ad quadratum) :… comme la solution (la complémentarité) ne se trouve pas à l’aide de la multiplication, il fait souvent faire appel à la proportion. Voici un texte de Vitruve, l’architecte du siècle d’Auguste. « Parmi ses nombreuses considérations très utiles, j’en exposerai une seule ainsi qu’il l’a développée. Soit une aire ou un champ à côtés égaux, et qu’il faille le doubler : comme la solution ne se trouve pas sous forme de nombre à l’aide de multiplications, c’est par d’élégants tracés de lignes qu’elle s’obtient. Or voici la démonstration de cette chose : une aire carrée qui sera longue et large de 10 pieds donne 100 pieds de surface. Si donc on a besoin de la doubler c.à.d. d’en faire une de 200 pieds, aussi à côtés égaux, il faudra chercher combien doit être fait le côté de ce carré pour que, d’après ce côté, 200 pieds répondent aux duplications de l’aire. Or cela, en nombre, nul ne peut le trouver. En effet ; si l’on prend 14, la multiplication donnera 196 pieds ; si 15 (elle donnera) 225 pieds. Donc, puisque cela ne se résout point en nombre : dans ce carré long et large de 10 pieds qui aura été donné, soit menée d’angle en angle une ligne diagonale, de manière à établir une séparation entre deux triangles d’égale grandeur chacun de 50 pieds de surface. Et d’après la longueur de cette ligne diagonale, soit tracée une aire rectangulaire à côtés égaux ».

e) L’esprit des vrais géomètres, cet esprit sans malentendus, cet esprit de correspondances, rapports, proportions, se trouve dans le comportement structuré de tous ceux qui considèrent la vie comme une ensemble et non comme un produit psychanalytique ! MAIS, dans la Renaissance s’installe déjà quelque chose qui ressemble « au biais cognitif » (de la casuistique) qui veut éviter cette façon de correspondre à ce que l’homme nouveau appelle le secret du « fides ex auditu » (entendement-akousmatikoï) en le remplaçant par la « doctrine des restrictions » et qui est finalement remplacé par l’égocentrisme de l’homme nouveau (classe moyenne ?) [1] … à voir le commentaire de «l’Artiste» Leonardo : « Il faut remarquer à ce propos que la glorification de « l’artiste » à partir de la Renaissance – bien quelle apparaît comme une promotion – correspond en réalité à une mise en tutelle de l’art par la littérature (les mots !). C’est de cette dernière en effet que l’art, désormais, attendra perpétuellement sa justification » . (…) C’est d’ailleurs (seulement) dans le dictionnaire de l’Académie Française de 1762 que « l’artiste » est mentionné avec la signification que nous connaissons aujourd’hui» 1 (Jean Gimpel) ».

Voici donc, une tutelle « durable » employée pour se désigner « décideur de l’art»… en effet, cela est très significatif dans notre période dite du contemporanéisme où les commentaires au sujet de la créativité dépasse de loin ce qui actuellement se présente comme le résultat !

Note

[1] Cet homme nouveau a régné jusqu’à l’année (+-) 2050